La forêt représente un immense terrain où le « Je » peut se mettre en JEU !
J’apprécie et fait régulièrement apprécier les ressources de la forêt que ce soit avec des enfants, des adolescents ou des adultes. Le pré-texte est souvent le LAND ART mais le bain de forêt suscite de nombreuses variations !
« Promenons-nous dans les bois… quand le loup n’y est pas…. » Voilà une comptine qui ouvre le débat avec les enfants qui émettent d’emblée leurs peurs du loup, des renards, des serpents, des moustiques et des tiques ! « Objections chers Polissons ! Le loup n’y est pas, vos hurlements ont fait fuir le renard et les serpents n’ont pas résisté aux vibrations de la terre sous vos foulées effrénées ! Quand aux moustiques et aux tiques, il y en a autant dans votre jardin, l’important est de faire une petite inspection sous la douche du soir. »
Nouvelle question : Que fait-on aujourd’hui ? et toujours la même réponse : « Je ne sais pas, nous allons voir ce que la nature nous offre aujourd’hui ! « .
Chaque automne me ravit ! j’adore l’été indien mais l’automne fournit encore plus de belles ressources. Aussi, j’attends avec impatience, la chute des glands, le changement de couleurs des feuilles et des tiges… Dans les sous-bois, je suis à l’affût des mousses, lichens, galles du chêne, troncs et racines en anastomose, pignes et aiguilles de pin… Dans le règne animal, escargots, rainettes, coccinelle, papillon, coléoptère… s’invitent pour un tableau vivant de la nature.
Le mandala végétal est souvent la création qui plait aux enfants car dans un espace commun, chacun, peut trouver un espace pour explorer sa créativité !
Echelle à écureuil, créature imaginaire des bois, chasse au trésor, jeu de piste, escalade dans les arbres, traversée de fossé sur un tronc, tissage végétal et bien sûr, la construction de cabanes constituent un éventail riche de possibilités.
Et pour les jours où il pleut, ma mallette dévoile des trésors : glands, cailloux, noix, noisettes, baies, plumes, châtaignes…. pour créer des tableaux éphémères sur toiles de jute.
Lors de mes ateliers, j’évoque ce que la nature nous offre mais aussi de ce qu’elle nous reprend avec la pluie, le vent…du devenir de la création, de la résilience… écologique, de l’éphémère et de la notion de lâcher-prise sur l’objet crée pour privilégier la magie de l’instant où l’on relève le nez pour voir l’ampleur de la création !
On aborde aussi la notion du partage de l’espace avec les promeneurs, les VTtistes, les chasseurs, les chercheurs de champignons… Et de ce qui peut aussi être détruit. Alors je leur conseille : » Commencez par respecter la création que votre copain, respectez ceux que des inconnus ont pu faire et que vous découvrez en vous promenant. »
Coté vocabulaire, on est passé de la promenade en forêt, à la balade nature pour se ressourcer, puis au bain de forêt pour en arriver à la sylvothérapie…
Quelle que soit la forme d’expression choisie, l’atelier en forêt apporte aussi des bénéfices sensoriels exceptionnels grâce à cette relation forte établie entre les matières et la personne.
La forêt décuple les ressources créatives de la personne et la personne magnifie les ressources naturelles de la forêt. Une vraie symbiose avec la nature !
Bien à vous !
Catherine Fenouillas – Art-thérapeute et musicothérapeute – Novembre 2018